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Le paracétamol et l'hyperactivité


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Tout comme l’autisme, le Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) fait partie des troubles du comportement les plus rencontrés chez l’enfant. Pour l’une comme pour l’autre de ces maladies, les causes semblent complexes, avec des facteurs aussi bien génétiques qu’environnementaux. Parmi ces derniers, les perturbateurs endocriniens, dont le bisphénol A, puisque le développement du cerveau étant en effet sous influence hormonale.

Or depuis cette étude, le paracétamol est à son tour mis en cause. Ce médicament considéré aussi inoffensif que les troubles auxquels il est censé remédier, l’hypothèse a de quoi inquiéter. D’un point de vue biologique, elle semble plausible: selon une étude française publiée début 2013, le paracétamol, tout comme l’aspirine, inhiberait la production de testostérone. Ce qui, par définition, en fait un perturbateur endocrinien.

L’idée vient de prendre un peu plus d’ampleur grâce à l’étude menée par Zeyan Liew, de la Fielding School of Public Health de Los Angeles, et ses collègues, sur 64.322 enfants danois nés entre 1996 et 2002. Enrôlées dans la cohorte DNBC (Danish National Birth Cohort), leurs mères ayant subi tout au long de leur grossesse un questionnaire riche et complet, portant notamment sur les médicaments pris.



Ainsi, sans surprise, c’est l’exposition cumulée, et non le fait d’avoir pris une fois du paracétamol, qui pourrait poser problème: le risque pour un enfant de présenter des troubles de type TDAH à l’âge de 7 ans est ainsi accru de 24% chez les femmes ayant pris du paracétamol pendant les trois trimestres de la grossesse. De même, il augmente de 46% lorsque la mère reconnaissait en avoir consommé pendant au moins 20 semaines.

Comme toute étude épidémiologique, celle-ci ne permet en rien de dire si l’association statistique révèle une relation de cause à effet, ou un simple concours de circonstances. Les résultats semblent cependant intéressants, non seulement du fait de la taille importante de l’étude, mais également par la prise en compte de multiples facteurs de confusion potentiels.

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